La chapelle des pénitents noirs
VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE (Aveyron) : LA BASTIDE. « La Perle du Rouergue ».
Située au confluent de l’Aveyron et de l’Alzou, Villefranche-de-Rouergue est une capitale régionale vivante et active. Bastide royale, créée en 1252 et fortifiée en 1342 (les fortifications disparaîtront à la Révolution), elle est le fruit de la politique ambitieuse d’Alphonse de Poitiers, Comte de Toulouse et frère de Saint-Louis, pour contrôler le Rouergue. Située sur la rive droite de l’Aveyron, elle est devenue rapidement une plaque tournante commerciale, elle l’est toujours. Successivement siège d’un archiprêtré (1302), de la sénéchaussée du Rouergue, capitale de la Haute-Guyenne (Rouergue et Quercy) (1779), elle a su profiter des avantages conférés par l’exercice de son pouvoir administratif. Ville de riches marchands et de noblesse de robe provinciale, elle a pu réaliser des projets ambitieux comme la construction de l’église-collégiale Notre-Dame avec son énorme tour-porche et la magnifique chartreuse Saint-Sauveur. Pépinière de prêtres et de religieuses, comme en témoignent de nombreux édifices religieux : ancienne chapelle des pénitents bleus, ancien couvent des visitandines, ancienne chapelle Saint-Jacques, chapelle des Pénitents noirs … C’est l’une des plus grandes bastides de France (151 424 m2, 125 rues et ruelles, 1 014 immeubles, 17 monuments classés aux Monuments historiques). Sa place centrale, la place notre-Dame, place de cornières, est l’une des plus belles du Sud-Ouest. Elle a conservé le tracé régulier des rues de son plan primitif.
- La chapelle des Pénitents Noirs.
Construite en 1609, par la confrérie des Pénitents noirs, dans le contexte de la Contre-Réforme. Elle a un plan quadrilobé en forme de croix grecque, à l’image du Saint-Sépulcre. A l’intérieur, système astucieux du voûtement en bois, conçu en plans inclinés. L’édifice est consacré au culte de la Croix et met en scène la Passion du Christ. Le faste et la richesse de la décoration en font un des chefs-d’oeuvre de l’art baroque. Il traduit bien le caractère ostentatoire du baroque religieux et la religiosité très extériorisée de la Contre-Réforme. Impressionnant retable géant de bois polychrome doré à la feuille (début du XVIIIe S.), chef d’œuvre baroque anonyme, sur lequel sont représentés les quatre principaux épisodes de la Passion du Christ ainsi que la résurrection du Christ. L’iconographie de la voûte en bois : autour d’une croix entourée de flammes qui occupe le centre de la coupole, associés à des rondes d’angelots, gravitent les principaux acteurs du christianisme : les quatre évangélistes, l’empereur Constantin, Sainte-Hélène et Saint-François de Salles.
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