D'un point de vue purement théorique, à partir du moment où l'ESP agit AVANT que la situation ne devienne ingérable, pas trop de soucis avec le débutant ou pas débutant.
Maintenant, à part avec quelques cas particuliers, genre Classe A première génération, faut y aller fort, très fort même pour déclencher un ESP, bien au-delà de ce que la réglementation de vitesse vous autorise.
De même, si les "vieux" ABS rendaient l’arrêt sur verglas ou neige très difficile, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le problème vient plutôt de ce que ça surprend si l'on n'est pas habitué !
D'une manière générale, attention de ne pas taper -involontairement, ça va de soit- dans le plan de "la clim, ça rend malade" dit généralement par des gens qui, s'ils sont malades, le sont surtout de ne pas avoir de clim' dans leur bagnole.
Je suis motard à l'occasion, on a le même plan avec l'ABS sur les motos et, jusqu’à preuve du contraire, abondance de biens ne nuit pas, je doute fort qu'on puisse avoir un jour trop de sécurité.
Quant à la déresponsabilisation du conducteur, c'est un problème vieux comme l'automobile elle-même : de même qu'une arme n'a jamais tué personne (c'est le mec qui appuie sur la détente qui le fait) la seule chose réellement dangereuse dans une bagnole se trouve entre les oreilles du conducteur.
Tiens, puisque j'ai deux minutes pour taper :
- Tu prends une De Dion-Bouton de 1896, vitesse de pointe 15 km/h, roues en bois, freins à ruban (uniquement sur les roues arrière) queue de vache en guise de volant, à 10 km/h, t'as deja fait dans ton froc tellement l'engin vibre, tremble et est inconduisible.
- Tu prends une Juvaquatre 1938, embrayage à cône, freins (symboliques) à tambour, à 70 km/h, ça tient toute la route, ça menace de se mettre sur le béret au moindre début de commencement de virage, t'as l'impression qu'il y du verglas même en plein soleil et au mois d'aout à Antibes.
- Tu prends une DS 23 de 1974, à 170 km/h tu n'entends toujours pas trop le moteur ni les chocs de la route, par contre, en cas de coup de volant ou de frein violent
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Et en cas de crash, arghhhh.
- Tu prends une 508 d'aujourd'hui, à 220 km/h, si tu n'as pas le coude à la portière ce n'est que parce que tu n'as pas la vitre ouverte, tu parles tranquillement et sans hausser la voix à ton épouse, le tout dans un confort pullman. A cette vitesse-là, tu n'as pas le sentiment de pendre le dixième du risque que tu prends à 10 km/h dans la De Dion.
C'est le principe du risque constant.
Donc, pour re-responsabiliser le conducteur, vous préconisez quoi ? Le retour à la De Dion ?
"La seule chose réellement dangereuse dans une bagnole se trouve entre les oreilles du conducteur." Et tant qu'il y aura un conducteur à bord, avec ou sans technique de pointe, ce sera lui le maillon faible...