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par Philcox » 16 juin 2010 19:21
Excellent article du Monde qui résume parfaitement la situation belge ....
En Belgique, c'est Beste wensen ou België barst ?
LEMONDE | 15.06.10 | 14h22 • Mis à jour le 15.06.10 | 14h22
Ceux qui comprennent mal les méandres de la politique belge imaginent-ils que, demain, José Luis Rodriguez Zapatero, le premier ministre espagnol, soit remplacé par un dirigeant basque ou catalan prônant l'éclatement du royaume ? Et que cet homme, un fervent républicain, vienne débattre avec le roi Juan Carlos des moyens nécessaires pour mettre en place un gouvernement à Madrid ? C'est un peu ce à quoi l'on assiste à Bruxelles depuis le séisme électoral qui s'y est produit dimanche 13 juin.
Bart De Wever, le chef de la Nouvelle Alliance flamande, a laminé les partis traditionnels et l'extrême droite xénophobe. Il a porté les thèmes du nationalisme à un niveau jamais atteint en Flandre. Couvé par les chrétiens-démocrates et par l'ancien premier ministre Yves Leterme, M. De Wever a bénéficié des trois années de crise et de blocage qu'a connues le royaume d'Albert II.
Aujourd'hui, fort de l'appui de près de 30 % des Flamands, il peut réaliser la "remise en ordre" qu'il prône : le détricotage de ce qui subsiste de l'Etat belge. Il entend, dit-il, favoriser son "évaporation" par le transfert de nouvelles compétences vers le bas, à savoir vers les régions, et vers le haut, vers l'Europe.
Et l'Europe se tait. Refusant de voir ce qui se joue dans le petit pays qui l'abrite : l'avenir du multilinguisme, de la cohabitation harmonieuse entre des communautés et des transferts d'argent des plus riches vers les moins nantis, trois principes qui sont en débat en Belgique, mais aussi à la base du projet politique de l'Union.
Niant être un séparatiste - il préfère le qualificatif d'"indépendantiste", moins violent à ses yeux -, M. De Wever joue le jeu des institutions démocratiques. Il se dit prêt à négocier avec les partis francophones, et même à laisser le dirigeant du PS wallon, Elio Di Rupo, l'autre vainqueur du scrutin de dimanche, devenir premier ministre. Il est disposé à atténuer son programme.
Celui-ci est sans ambiguïté : scission de la Sécurité sociale unitaire, fin des droits concédés à la minorité francophone de Flandre, cogestion de Bruxelles (qui compte moins de 10 % de néerlandophones) par la Flandre et la Wallonie ! Dans une phase intermédiaire, il prône l'instauration d'une confédération belge aux contours flous. Mais comment bâtir une confédération, union d'Etats indépendants, sans en passer d'abord par une rupture ? Le but de ses militants, plus radicaux que lui, est de faire disparaître l'Etat belge, incarnation de la trop longue domination des francophones.
Le PS francophone, appuyé par d'autres formations, ne rejette pas le principe d'une négociation. Il table sur le réalisme de M. De Wever. Il pense que tous les ressorts du fameux "compromis à la belge" peuvent encore fonctionner. Il sait que si les francophones refusent d'en passer par la discussion, ils prennent le risque de rendre les indépendantistes plus populaires encore.
Alors, Beste wensen ! - meilleurs voeux à la Belgique ! A moins qu'il ne faille déjà dire België barst ! - que la Belgique crève ! -, formule préférée des radicaux flamands...
Philippe
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